Dioscoride Pedanius, médecin grec de Cilicie a recherché les origines de la distillation
Les premières extractions d'huile essentielle sont difficiles de dater de façon précise. Une première forme de distillation a servi à l'obtention de l'alcool à partir d'un vin, cela remonte au temps du déluge d'après les documents bibliques. Depuis des millénaires les aromates, les baumes et les résines furent utilisés pour l'embaumement, les cérémonies religieuses ou les sacrifices mais aucun document ne permet de conclure à la préparation de véritables huiles essentielles.
Des témoignages anciens permettent de conclure que les Hindous maitrisaient la fermentation et obtenaient des huiles essentielles à partir d'appareils de distillation rudimentaires.
C’est au Ier siècle que l'ont trouve un ouvrage sur ce thème, Dioscoride Pedanius, médecin grec de Cilicie. Il a recherché les origines de la distillation ayant noté que les eaux distillées étaient propres aux usages médicaux. Cet ouvrage fut reproduit au Moyen Age par les Arabes. L'Égypte fut un berceau de l'art et de la distillation. Les Perses et les Égyptiens fabriquaient des parfums et connaissaient l'essence de térébenthine (Résine de Pistacia terebenthus), la première huile essentielle.
Les Romains, grands amateurs de parfums, connaissaient les huiles essentielles sous forme de graisse aromatique ou d'huile parfumée. Dioscoride, Pline et Claudius Galenus les mentionnent dans leurs écrits.
Les Arabes étaient grands utilisateurs d'alchimie et de médecine à partir de sources naturelles. Ils avaient inventé la technique du serpentin et les techniques de distillation sèche et acqueuse. Les premiers documents sur l'histoire de la distillation remontent aux écrits de Geber (Dschabir) au IXe siècle.
La première description de distillation d'huiles essentielles a été faite par Arnold Villanova de Bachuone au XIIIe siècle pour la térébenthine et le romarin. Raymond Lulle fournit une description minutieuse de la distillation pour la Sauge.
À cette époque les plantes étant préalablement macérées dans l'eau de vie ou mises à fermenter dans l'eau. À cause de la présence d'alcool, la séparation des huiles essentielles ne se produisait pas et l'on obtenait des eaux distillées aromatiques. À la même époque les huiles essentielles d'amandes amères, de rue, de cannelle, de rose et de santal furent également distillées.
Au début du XIVe siècle les appareils de distillations firent leur apparition dans les laboratoires médicaux et alchimiques et furent perfectionnés. Seule à cette époque l'huile de térébenthine représente une huile essentielle. Vers la fin du XVe siècle, Jérome Brunschwig, médecin à Strasbourg ne mentionne que les huiles essentielles d'aspic, de térébenthine, de bois de genévrier et de romarin. Le but des distillations était l'obtention des Quintae essentiae. Mais tous ces distillats étaient fortement alcoolisés et l'on n'avait encore aucune notion des huiles essentielles. Après bien des ouvrages sur l'art de la distillation il faut attendre le "Liber de distillatione" écrit par Giovanni Battista della Porta en 1563 pour spécifier clairement les huiles grasses, les huiles essentielles et la manière de séparer les essences des eaux distillées aromatiques.
Ce n'est qu'au cours des XVIe et XVIIe siècles que les huiles essentielles ont reçu leurs premières applications en tant que telles et leur introduction dans le commerce