(Extrait du séminaire "Enseignements premiers du Christ" de Daniel Meurois - Québec 2004)
La résurrection
Comme nous l'avons expliqué dans "De mémoire d'Essénien", Jésus n'est pas mort sur la croix. Il y a bien eu une mort clinique ou N.D.E, mais son retour à la vie était quand même dû à une complicité entre certaines factions des Frères d'Héliopolis et certains Romains qui acceptèrent de lui percer le flan -et non pas le coeur comme on l'a prétendu- afin de libérer le liquide pleural pour qu'il puisse continuer à respirer.
En effet, les crucifiés ne mourraient pas de leurs plaies mais d'asphyxie. Les gens ont donc cru qu'il était mort alors qu'il avait plutôt sombré dans un coma. Dans les évangiles, on veut nous fait croire que Jésus a tellement perdu de sang que ce n'est plus que de l'eau qui coule... mais c'est faux, les plaies ne saignaient pas à ce point-là, et l'eau qui coule, c'était le liquide pleural.
Il faut d'ailleurs savoir que, dans les premiers siècles chrétiens, on ne montrait pas le Christ crucifié, on ne le montrait que dans sa gloire, on ne montrait que la finalité de son travail et non pas l'être souffrant, ce qui est très différent au niveau de l'orientation de la pensée. Cependant, quand on a commencé à le montrer en croix, on ne montrait pas une plaie au niveau du coeur mais bien au niveau du flanc gauche, et on peut encore le voir sur un grand nombre de statues de Jésus en croix.
Ainsi donc, d'après ce dont je peux témoigner, il a survécu à ses blessures mais le but était de faire croire qu'il était mort afin de pouvoir le dégager plus vite de la croix. Maintenant, il va de soi que cela lui a demandé toutes ses propres capacités de régénération pour réussir, dans les heures et les jours qui ont suivis, à récupérer une bonne partie de ses forces. D'autre part, il a reçu l'aide de quelques thérapeutes esséniens.
Tout ceci ne s'est bien entendu pas déroulé comme une sorte de complot, on voulait tout simplement le sauver parce qu'on estimait qu'il ne devait pas mourir et s'il y avait une chance, il ne fallait pas la rater. D'ailleurs, la crucifixion s'est joué à un niveau très haut et très mystérieux, mais on s'est tout de suite rendu compte, sous l'impulsion de Joseph d'Arimathie, qu'on ne pouvait pas lutter contre le principe de la résurrection qui correspondait à un archétype qui est gravé très profondément dans la conscience de l'humanité.
En fait, dans les premières heures, on avait beau dire aux gens qu'il n'était pas ressuscité, qu'il s'était simplement régénéré et qu'on pouvait le voir, etc..., on s'est tout de suite rendu compte que les gens ne voulaient pas nous écouter, pour eux, il fallait qu'il soit ressuscité, il fallait qu'il colle au grand mythe d'Osiris, etc... D'ailleurs, si l'on regarde tous les grands avatars qui sont dans la lignée de Vishnou, dont on a déjà parlé, on se rend compte que la plupart ont eu également des morts avec une ressurection. Ceci parce que c'est un archétype qui est dans l'inconscient de l'humanité.
Donc, nous nous sommes rendus compte que ce n'était pas la peine d'essayer d'expliquer la vérité et que, finalement, cela allait faire beaucoup de bien aux gens de croire que cette résurrection sur le plan physique avait été une réalité. Peut-être même que Jésus aurait été capable de se régénérer tout seul complètement, je ne dis pas le contraire ni ne cherche à diminuer ses capacités, mais le fait est que cela s'est passé comme je viens de le décrire.
J'ai eu l'insigne bonheur d'être là lorsqu'il est sorti de ce tombeau et, de suite, on a dû pratiquement le charger sur un cheval car il était considérablement affaibli, mais s'il s'en est sorti, ce n'est que grâce à ses capacités de régénération yogique. Ensuite, il a continué pendant quelques semaines à se re-oxygéner intérieurement, puis il y a eu cette fameuse rencontre d'Emaus avec Thomas, et avec bien d'autres apôtres ou disciples dont je faisais partie. Il a continué à nous donner des enseignements et à nous expliquer pourquoi il était inutile de lutter contre le principe de la résurrection. Il nous a également donné des orientations dans le travail à venir, tout en répétant qu'il n'y avait pas de religion à créer... parce que là, on commençait véritablement à voir qu'avec une mort si retentissante, cela allait donner une impulsion à son message. C'est très souvent la mort d'un grand être qui sert de point d'orgue à tout son message parce cela imprime la conscience collective et dynamise le message.
A ce moment-là, on a bien vu que tout ce pour quoi on avait travaillé durant trois années, voire même plus pour certains, était en train de fleurir d'une façon incroyable, ceci parce qu'il commençait à se colporter énormément de chose sur Jésus, puis il y a des gens qui se sont mis à en rajouter en prétendant l'avoir vu sortir du tombeau et s'élever dans le ciel, etc.., les gens se sont mis à délirer d'une certaine façon. Parmi ceux qui l'avaient respecté et même cotoyé, il y en a eu qui se sont mis à raconter n'importe quoi, comme pour dynamiser le message de celui en qui ils croyaient. C'était à celui qui l'aurait vu le plus, qui l'aurait touché ou aurait assisté à sa resurrection, son ascension, etc.. .
Cela a été vite circonscrit mais ça a donné naissance à tout un tas de petits courants de pensée qui, quelquefois, ont suscité plus tard des évangiles qu'on qualifie aujourd'hui d'évangiles apocryphes.
Quoiqu'il en soit, pendant ce temps-là, Jésus nous a donc donné, pratiquement à chacun, une direction tout en étant certain que nous collions bien à cette direction, et en nous mettant en garde contre le fait de ne pas ériger sa sensibilité de pensée en religion. De ce côté, on peut dire que ça été complètement raté... mais je pense aussi que c'était inévitable et je suis persuadé qu'il savait que c'était inévitable, mais, autant que possible, il a essayé de nous orienter dans une autre direction.
Ensuite, d'après ce que j'ai pu savoir car les nouvelles circulaient beaucoup entre nous, le Maître Jésus est parti s'isoler pendant de nombreuses années au monastère du Karmel (le Krmel à l'époque), qui se trouvait près de la frontière du Lyban actuel. Puis, vers l'âge de soixante environ, Il est parti pour l'Asie et il aurait quitté son corps physique de sa propre volonté, au pied de l'Himalaya, à un âge très avancé.
A ce propos, je tiens à dire qu'il ne faut pas croire que tous les grands avatars ont nécessairement pour mission de sublimer leur corps au point de les rendre immortels. Cela se fait dans certains cas et Jésus aurait sans doute pu le faire, mais il y avait vraisemblablement des raisons pour lesquelles il ne l'a pas fait.Les informations qui nous furent transmises à l'époque - car on se tenait au courant - était qu'Il était bien mort dans son corps de chair.
Ce qui est curieux, c'est que beaucoup de disciples et de très grands maîtres de sagesse ont une difficulté à admettre qu'un Être de cette envergure, un Avatar ou un Maître de Sagesse, puisse vieillir dans son corps... et pourtant, son corps avait vieilli... et c'est normal : dès que l'on s'incarne, on accepte une pesanteur. C'est inévitable mais c'est aussi une grandeur que d'accepter cette pesanteur, et si on ne l'accepte pas, on peut être sûr d'être incompris et rejeté par l'humanité, parce que là, on est en dehors de tout et le monde se demande : "Quel est cet être qui ne vieillit pas ? Il est tellement loin de nous qu'il ne peut pas nous servir de modèle."
Il faut donc un minimum de caractéristiques humaines pour pouvoir parler à un grand nombre de personnes. Si on est trop loin d'un public, on ne touche pas celui-ci, quelqu'il soit.
Je vais encore me référer à Sathya Saï Baba car nous sommes retournés en Inde, Lise et moi, il y a quelques mois, et nous nous sommes rendus dans son achram pour le saluer. Or, nous nous sommes rendus compte - et cela nous avait été rapporté quelques heures auparavant - que Sathya Saï Baba, qui a près de 80 ans aujourd'hui, avait du mal à se déplacer car il avait mal à une hanche. Or, dans son entourage, on nous a dit tout de suite : "Oh, mais ce n'est pas parce qu'il est malade, c'est parce qu'il prend beaucoup du karma de l'humanité sur lui pour la soulager, mais ça ira mieux dans quelques jours."...
Soit... OK, pourquoi pas ? Il n'empêche que son corps physique vieillit et que c'est aujourd'hui un vieil homme. Il faut aussi accepter cela. Effectivement, lorsque nous l'avons vu devant nous, il est évident qu'il n'a plus l'apparence d'il y a 20 ou 30 ans en arrière... mais, après tout, pourquoi ne vieillirait-il pas ? Et pourquoi les disciples ne peuvent-ils pas supporter qu'un Maître puisse vieillir ?
On voit toujours se répéter ce schéma, cette volonté de figer quelqu'un dans une attitude ou sous un visage pétrifié, et on fait la même chose avec leur enseignements. Je suis d'ailleurs près à parier que lorsque Sathya Saï Baba va décéder un jour ou l'autre, des gens créeront une religion en son nom alors que lui n'en veut pas. C'est comme si on n'arrivait pas à se débarrasser des schémas dans lesquels on veut enfermer des maîtres spirituels dans des carcans.
Mais il faut pourtant admettre que même un maître spirituel peut être malade. Prenez Krishnamurti qui a été très certainement un des plus grands maîtres spirituels du vingtième siècle : eh bien, il est mort d'un cancer !
Certes, quelques personnes ne manqueront pas de rétorquer que s'il est mort d'un cancer, c'est qu'il devait finalement avoir un gros problème psychologique, car la maladie vient toujours de là, etc, etc...
Mais ça ne fonctionne pas toujours comme ça, il y a des moments aussi où le corps vieillit car il en prend beaucoup et se désynchronise jusqu'à un certain point. Ce n'est pas pour autant qu'il avait un problème d'ordre psychologique.