http://antahkarana.forumzen.com/dialectique-de-la-perception-l-envol-f15/la-peur-t1511.htm?highlight=la+peur
Bonjour à toutes et tous,
Ce texte provient intégralement d'une réponse que j'ai faite dans une autre section de ce forum. Etant donné que je la trouve particulièrement claire, j'ai décidé d'en faire un sujet à part entière dans cette section.
La peur n'est pas forcément une protection biologique, puisqu'on sait qu'on peut être pétrifié par la peur, qui ôte tout moyen, et accentue le danger.
En fait, on confond je pense plusieurs choses, selon ma propre expérience d'être humain.
Il y a la réactivité corporelle à un danger imminent, qui consiste en une poussée d'adrénaline, produisant divers effets physiologiques, dont une accélération du coeur. Cela n'est pas de la peur, mais un processus réflexe de l'organisme, le mettant en condition de réactivité optimale.
Une personne ayant assez travaillé sur elle-même pourra, si le danger est passé, reprendre la maîtrise cardiaque en une fraction de seconde. Car il n'y a pas de raison pour que ce processus dure plus longtemps que nécessaire.
Ce processus est basé sur une conscience du danger,
pas sur une spéculation du danger. En tant que spéculation du danger, la peur n'est pas une conscience du danger, mais une méconnaissance du danger: le danger est spéculé car il n'est pas totalement conscientisé.
La peur, quant à elle, est un sentiment indifférencié qui conditionne la personne dans une spéculation de danger,
et en fait dans une négation de soi et d'autrui : l'autre, sur tous les plans, est menaçant, et je suis aussi une menace pour moi-même.
Il y a projection de danger, et cette projection (futur) provient forcément d'un refoulement précoce (passé), et schlérose la réactivité (présent).
La peur a donc valeur de refus, de rejet.
Elle est donc fondamentalement spéculative, contrôlante, et créatrice de karma (tout ce qu'on rejette nous sera présenté concrètement en retour pour défocalisation, sauf si nous sublimons spontanément nos peurs).
En tant que principe spéculatif et projectif,
la peur est en contravention avec la spiritualité, dont la nature finaliste s'oppose à la spéculation. Ceci dit, la peur est originellement inévitable, tout comme les refoulements dont elle est issue.
Une personne dont la conscience est claire, déparasitée des refoulements passés, ne connaît pas la peur. Elle a simplement une conscience intégrale des dangers, ce qui représente une intégration du dangereux, et donc une émancipation totale de tout danger.
C'est l'affranchissement de l'aléatoire (intégration de la cause-en-soi du Couple Sacré) qui constitue l'émancipation spirituelle.
EDITION:
En fait, l'aléatoire provient de ce que le causalisme n'est pas intégré, et est donc subi en partie (subir la causalité signifie être livré à l'aléatoire).
A partir de là inévitablement, l'aléatoire produit originellement des refoulements, conditionnant des peurs par spéculation sur l'aléatoire causal. Toute spéculation est une peur et réciproquement.
La seule façon de se libérer de l'aléatoire causal est d'intégrer la causalité (dans la cause-en-soi du Couple Sacré). Mais pour cela, il faut commencer par abdiquer les processus spéculatifs fondés sur la peur. Car tant que la spéculation de la peur est présente, la causalité ne peut pas atteindre le point d'émancipation.
En somme, s'affranchir de la peur, c'est arrêter de projeter de la toute-puissance spéculative sur le monde, et c'est promulguer la reconnaissance et le respect interpersonnel. C'est donc bien le chemin de la spiritualité.Amitié,
steph
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