La Chandeleur est une fête religieuse chrétienne officiellement appelée la Présentation du Christ au Temple.
On disait aussi autrefois Hypapante. Elle commémore la Présentation de
l'enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification (ou les
relevailles) de sa mère, la sainte Vierge (Luc 2, 22).
Elle est actuellement fixée au 2 février1.
Le nom populaire de cette fête en français, Chandeleur, a une origine latine et païenne : la festa candelarum ou fête des chandelles, d’après une coutume consistant à allumer des cierges à minuit en symbole de purification2.
Chez les Romains, on fêtait les Lupercales aux environs du 15 février, fêtes inspirées de Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. À la même époque, on trouve également la fête de Feralia.
Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1er février. Ce rite en l’honneur de la déesse Brigit,
célébrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver. Les
paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en
procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.
Au Ve siècle, le pape Gélase Ier substitue cette fête aux antiques lupercales ou aux fêtes de Proserpine et de Cérès. Selon Lévitique 123, un petit garçon premier né doit être présenté au Seigneur par sa mère, 40 jours après la naissance, avec une offrande de deux tourterelles. Le rite observé par la Sainte Famille est décrit en Luc 2, 21-244.
Dans les églises, on remplace les torches par des chandelles bénites dont la lueur éloigne le Mal[réf. nécessaire] et rappelle que le Christ est la lumière du monde. Les chrétiens rapportent ensuite les cierges chez eux afin de protéger
leur foyer. C’est à cette époque de l’année que les semailles d’hiver
commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour
confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir.
Mais ce n’est qu’en 1372 que cette fête sera officiellement associée à la purification de la Vierge.
Longtemps en Europe5,
l’ours fut l’objet d’un culte qui s’étendit de l’Antiquité jusqu’au
cœur du Moyen Âge. Les peuples germains, scandinaves, et dans une
moindre mesure celtes, célébraient la sortie d’hibernation de l’ours
vers la fin du mois de janvier ou le tout début du mois de février. Mais
la date faisant l’objet des plus importantes célébrations était le 24
janvier dans la majeure partie de l’Europe. Il s’agissait du moment où
l’ours sortait de sa tanière pour voir si le temps était clément. Cette
fête était caractérisée par des déguisements ou travestissements en
ours, et des simulacres de viols ou d’enlèvements de jeunes filles.
L’Église catholique chercha pendant longtemps à éradiquer ce culte païen. Pour ce faire, elle institua la Fête de la Présentation de Jésus au Temple qui est célébrée le 2 février et qui correspond à la Fête de la Purification de la Vierge Marie.
Cependant, les célébrations de l’ours et du retour de la lumière
continuaient lors de feux de joie et autres processions de flambeaux. Le
pape Gélase Ier institua donc au Ve siècle la fête des chandelles.
Du XIIe au XVIIIe siècle, la chandeleur fut appelée « chandelours » dans de nombreuses régions[Lesquelles ?] françaises où le souvenir du culte de l'ours était encore très présent.
Il est indéniable qu’il subsista longtemps des cultes païens en
Europe que les souverains chrétiens et les Églises ont cherché à
éradiquer. Mais pour que « l’hypothèse de l’ours » soit ici éclairante,
il faudrait, selon certains, qu’elle soit opérante à Rome au milieu du Ve siècle, là où la fête de Noël a été fixée au 25 décembre,
et à Jérusalem, là où l’usage liturgique s’est établi de fêter la
Présentation. En fait il n'y a pas besoin de cet éclairage, le
calendrier chrétien lui-même s'en chargeant. En effet on y voit que la
Chandeleur y est fixée au 2 février, et la Sainte-Brigitte au 1er
février (Brigitt étant le nom de la Déesse celtique, célébrée à date
équivalente). Il y a également la Saint-Ours d'Aoste, la Saint-Blaise
(qui signifie "ours"). De plus la Chandeleur est l'ouverture de la
période carnavalesque ; or l'ours est l'animal carnavalesque par
excellence6.
Reste que la "festa candelarum" à Rome commémorait la recherche de la
Déesse de la Lumière Perséphone enlevée par le Roi de l'Autre Monde
Hadès, par sa Mère la déesse de la Vie Déméter. Perséphone n'étant plus
dans notre monde les ténèbres étaient omniprésentes, sa mère a alors
éclairé sa recherche avec une torche, et a fini par obtenir que sa fille
serait sur Terre et sur l'Olympe pendant 2/3 de l'année (période
claire), et dans l'Autre Monde (les Enfers) durant 1/3 du temps (saison
hivernale). La fête des chandelles symbolise le retour de la Lumière.
Février par ailleurs tire son nom de "februar": purifications (depuis
l'Antiquité). Le christianisme a donc placé la fête de la Purification
de la Vierge à ce moment. La purification dont il s'agit est celle de la
sortie de la "ténèbre hivernale". Les mythes de la Belle au Bois
dormant ou de Thésée et Ariane (par exemple) narrent la libération de la
lumière (l'Aurore de l'année) par le "chevalier solaire".
Symbolique[modifier]
France ; Belgique ; Suisse[modifier]
La Chandeleur, fête des crêpes.
Aujourd’hui, on connaît surtout la Chandeleur en tant que jour des crêpes. On raconte que c’est ce même pape Gélase Ier qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins qui arrivaient à Rome[réf. nécessaire].
On dit aussi que les crêpes, par leur forme ronde et dorée,
rappellent le disque solaire, évoquant le retour du printemps après
l’hiver sombre et froid7.
Tradition[modifier]
Il existe encore de nos jours toute une symbolique liée à la
confection des crêpes. On fait ainsi parfois sauter les crêpes de la
main droite en tenant une pièce d'or, (par exemple un Louis d’or)
ou à défaut une monnaie, et ce dans la main gauche afin de connaître la
prospérité pendant toute l’année, il s'agit de faire en sorte que la
crêpe atterrisse correctement dans la poêle. On dit aussi que la
première crêpe confectionnée doit être gardée dans une armoire et
qu’ainsi les prochaines récoltes seront abondantes8.
Il est parfois précisé qu'il s'agit du sommet d'une armoire et que la
crêpe est alors réputée ne pas moisir et éloigner la misère et le
dénuement9.
À l'occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison
devraient être allumées. La tradition demande aussi de ne ranger la crèche de Noël qu'à partir de la Chandeleur, qui constitue la dernière fête du cycle de Noël7.
Luxembourg[modifier]
Lointaine héritière d'une ancienne procession aux flambeaux, la tradition actuelle fait du Liichtmëssdag
une fête au centre de laquelle se retrouvent les enfants. En petits
groupes, ils parcourent les rues l'après-midi ou la soirée du 2 février,
tenant à la main une baguette allumée ou un lampion confectionné par
leurs soins, pour chanter dans chaque maison ou magasin l'une ou l'autre
chanson traditionnelle10, en particulier Léiwer Härgottsblieschen11.
Ils espèrent recevoir en échange une récompense sous forme de sucreries
ou menue monnaie (anciennement du lard, des petits pois, des biscuits)12.