La prophétie des 111 papesLes prophéties de Malachie pour le XXe siècle sont troublantes. Cette prédiction, publiée en 1595 se présente comme une suite de brèves descriptions (deux ou trois de 111 papes qui devaient se succéder de 1143 jusqu’à la fin présumée de la papauté.
(Retenez bien ce nombre CENT 11 !!! on le retrouve partout n'est ce pas? ce nombre 11 a une forte symbolique mais pourquoi quel lien: le 11 septembre! le 11 /11 (film 2012)! etc....)
Les devises de la prophétie des papes
Les 111 devises latines débutent avec Célestin II (1143-1144) pour finir avec un pape encore inconnu qui sera celui qui succèdera à Benoît XVI.
Il est certain que l’on peut toujours en fouillant un peu trouver une corrélation plus ou moins évidente entre une description et le pape concerné. Cependant, si certaines devises sont hermétiques, d’autres sont remarquablement exactes.
Si cette prophétie a fait couler autant d’encre c’est que les « coïncidences » sont nombreuses et donc troublantes.
Il est impossible de toutes les reproduire mais vous trouverez ci-dessous une partie de cette liste.
Montium custos (le Gardien des monts) : le blason d’Alexandre VII (1655-1667) était timbré de trois collines surmontée d’une étoile.
Rosa Umbriae (la Rose de l’Ombrie) : Clément VII (1758-1769) officia en Ombrie, dont l’emblème est une rose, avant de devenir pape.
Ursus velox (l’Ours veloce) : Clément XIV (1769-1774) avait les armes de sa famille timbrées d’un ours courant.
Peregrinus apostolicus (le Voyageur apostolique) : Pie VI (1775-1799) passa les dernières années de sa vie à fuir les conséquences politiques de la Révolution française.
Aquila rapax (L'aigle rapace ou l'aigle ravisseur) : Pie VII (1800-1823). Il fut emprisonné à Fontainebleau par Napoléon Ier le 19 juin 1812, l'aigle rapace, qui le séquestra et l'obligea de signer le Concordat le 25 janvier 1813.
De balneis Etruriae (Venu des bains d’Etrurie) : Grégoire XVI (1831-1846) officia en Etrurie avant d’accéder au trône pontifical.
Crux de cruce (La croix (venant) de la croix) : Pie IX (1846-1878). Ce pape eût à supporter la croix de la persécution lors de la révolution italienne (le Risorgimento) et cette révolution était dirigée par la maison de Savoie qui porte une croix dans ses armoiries.
Lumen in caelo (La lumière dans le ciel) : Léon XIII (1878-1903). Ce pape appartenait à la famille des Pecci dont les armes représentent une comète dans un ciel d'azur.
Ignis ardéns (le feu ardent), devise de Pie X (1903-1914), a reçu plusieurs explications. Ce pape fut élu en la fête de saint Dominique (le 4 août) dont l'ordre porte pour écusson une torche ardente, allusion à une vision que sa mère eut en songe alors qu'elle le portait dans son sein.ion que sa mère eut en songe alors
De plus, en tant que cardinal il était titulaire á Rome de l'église Saint-Bernard-aux-Thermes, et cette église avait été bâtie sur l'emplacement même du caldarium des thermes de Dioclétien, qui durant toute l'Antiquité n'avait été qu'une fournaise ardente.
Cette devise fait aussi penser á la Grande Guerre qui débute sous son pontificat. Pie X avait prévu le conflit et même fait allusion á la prophétie de Malachie, à laquelle il croyait, en confiant à l'un de ses proches
« Après ma mort, c'est vraiment qu'il y aura Religio depopulata, la chrétienté sera dépeuplée. »
Religio depopulata (la Religion dévastée) : Benoît XV (1914-1922) dont le pontificat embrassa la Première guerre mondiale et assista à l’épidémie mondiale de la grippe espagnole.
Une fois de plus les foules trouvaient dans l'antique prophétie une explication à leurs angoisses.
Dans celle de Pie XI, Fides intrepida (la foi intrépide), on se plut á voir le pape des missions lointaines et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide.
Pastor angelicus (Le Pasteur angélique) : Pie XII (1939-1958) fut un fervent disciple de Saint Thomas d’Aquin, traditionnellement surnommé le « Docteur angélique ». Ce pontife visionnaire et mystique auquel la Vierge serait apparue et qui proclama le dogme de l'Assomption méritait bien cette appellation flatteuse.
Pastor et nauta (le pasteur et le pilote) fut celle de Jean XXIII (1958-1963). Archevêque de Venise, il fut aussi le pilote de l'Église et son pasteur en lui donnant le coup de barre décisif quand il convoqua le concile de Vatican II qui allait l'engager dans des voies nouvelles.
Flor florum (la Fleur des fleurs) : Paul VI (1963-1978) avait une fleur de lis dans ses armes personnelles. Ce pontife était en effet natif de Florence, ville qui porte un lys dans son blason, lequel, en héraldique, est appelé la « fleur des fleurs ».
De medietate lunae (De la demi-lune) se rapporte à Jean-Paul Ier (1978) qui ne fut pape que 33 jours. Il mourut le 28 septembre, approximativement au milieu du mois lunaire marqué par les pleines lunes du 16 septembre et du 16 octobre.
Celle-là est difficile à interpréter. Au moment de son élévation sur le trône de Pierre, certains firent remarquer qu'elle visait la première partie de son nom, Lu, c'est-à-dire la moitié de la lune.
Mais sa mort subite, au bout d'un mois seulement de pontificat, frappa les esprits et on crut que la prophétie évoquait plutôt son très court règne et sa mort solitaire, dans le silence de la nuit, sous le signe de l'astre lunaire.
Peut-être annonce-t-elle aussi le règne suivant dont celui-ci aurait été la brève préparation, le règne du soleil qui fait suite á celui de la lune.
Le pape qui fut choisi ensuite ne prit-il pas le même nom que son prédécesseur, ajoutant ainsi à la complémentarité des deux devises ?
De labore solis (Du labeur du Soleil) s’applique à Jean-Paul II (1978-2005). Peut-être une référence au très long pontificat et au souhait de Jean-Paul II de construire une nouvelle ère de la chrétienté ?
Il est indéniable qu’il a œuvré avec patience pour redonner tout son éclat à cette religion dans le monde.
De plus, Jean-Paul II était un pèlerin infatigable qui a œuvré inlassablement dans toutes les parties du monde.
La dernière sentence et l’Apocalypse de saint Jean
La dernière sentence, la 111e, De gloria olivae (de la gloire de l'olive), est plus énigmatique encore.
Cette 111e sentence s’applique donc au nouveau pape élu le 19 avril 2005 qui a pris le nom de Benoît XVI.
Depuis son élection, les interprétations sur la devise le concernant ont fleuri sur le Net. La plupart ne m’ont pas convaincu car vraiment trop « tirées par les cheveux ».
Une seule a retenu mon attention : les branches d’olivier seraient le symbole de l’ordre de saint Benoît en référence à saint Benoît fondateur de l’ordre bénédictin.
Mais, Benoît est un nom assez répandu chez les papes. Il y en a eu 13.
Certains la mettent en parallèle avec un autre texte prophétique, l'Apocalypse de saint Jean. Il s’agit de la « prédication des deux témoins» que mentionne ce livre, à l'apparition du sixième ange.
N'oublions pas que cet ange de l'Apocalypse précède le septième et dernier, celui qui doit annoncer la fin du monde et le jugement final. Or ces deux « témoins » sont désignés sous le nom étrange d'« oliviers ».
L'apparition du dernier ange dans l'Apocalypse est la conclusion naturelle de la lutte engagée entre Satan et le Christ ; c'est aussi la destruction du mal et le triomphe de l'Église.
Or la Prophétie sur les papes se termine par une pensée identique.
Voici le texte : « In persecutione extrema sacrae Romanae Ecclesiae, sedebit Petrus Romanus, qui pascet oves in multis tribulationibus; quibus transactis, civitas septicollis diruetur, et Judex tremendus judicabit populum. »
(Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine, siégera Pierre le Romain, qui paîtra ses brebis au milieu de nombreuses tribulations. Celles-ci étant passées, la ville aux sept collines sera détruite et le Juge terrible jugera son peuple.)
Sur cette longue sentence se termine la prophétie de saint Malachie. Elle annonce la venue d'un pape qui prendrait peut-être le nom de Pierre II, qui serait l'ultime pontife de l'Église romaine avant la fin du monde symbolisée par la destruction de la ville aux sept collines, c'est-à-dire de Rome.
Ici encore le parallélisme avec l'Apocalypse est parfait et les événements se suivent dans le même ordre dans les deux textes.
Benoît XVI : avant-dernier pape ?
La conclusion de la prophétie n’est pas une devise. Cependant, elle mentionne un certain Pierre le Romain.
Cette conclusion apocalyptique est-elle liée à la 111e devise ou doit-elle être interprétée de manière distincte ?
En résumé, Benoît XVI est-il ce Pierre le Romain ou un autre pape doit-il lui succéder ? Si l’on prend en considération la deuxième hypothèse, le dernier pape serait donc un Italien qui prendrait peut-être le nom de Pierre II.
Il serait d’ailleurs assez surprenant qu’un pape prenne ce nom. En effet, depuis la fondation de la papauté, aucun élu n’a osé s’appeler Pierre.
Pierre était l’un des douze apôtres de Jésus. C’était le chef du collège apostolique, premier évêque de Rome, à ce titre considéré par les catholiques comme le fondateur de la papauté.
Mais c’est également l’apôtre qui renia Jésus à trois reprises peu avant la Crucifixion. Cependant, une triple protestation d’amour répara ce triple reniement.
Il joua un rôle essentiel après la mort de Jésus et oeuvra à la conversion des Juifs.
Le Vatican a été construit à l’endroit où Pierre est mort. Ce décès se situe pendant ou après l’incendie qui ravagea Rome en l’an 64.
Pour satisfaire le peuple en colère qui voulait des coupables, Néron fit sacrifier des chrétiens. Pierre serait donc mort martyr.
Ce dernier point me faire d’ailleurs penser que le dernier pape pourrait s’appeler autrement que Pierre mais pourrait être considéré comme un martyr si la Papauté devait disparaître comme le prévoit la prophétie.
Le jour du Jugement dernier ?
A quoi se réfère exactement la dernière description ?
« A travers de nombreuses tribulations » : cela peut s’appliquer à des conflits ou tout simplement à la difficulté que connaît depuis longtemps la chrétienté de rétablir une papauté forte et reconnue.
Le nombre de catholiques pratiquants n’a cessé de diminuer ces 50 dernières années. Si le pape représente toujours une « force spirituelle », il ne représente plus une « puissance politique ».
« La cité aux 7 collines sera détruite » : il s’agit sans ambiguïté de Rome. Catastrophe naturelle ? Guerre ? Annexion du Vatican ?
Sylvia