Rattacher l’Ordre du Temple, fer de lance de la chrétienté moyenâgeuse aux cultes celtiques et aux druides pourrait sembler, de prime abord, pour le moins hasardeux !
Bernard de Clairvaux, nourri du lait de la Vierge Noire, s’est abreuvé aux sources même de la tradition druidique !
Lui-même donne pour ses maîtres les chênes et les hêtres, et certaines de ses paroles sont éminemment celtiques :
- « Vous trouverez plus de choses dans les forêts que dans les livres. Les arbres et les pierres, vous apprendront ce que les maîtres ne sauraient vous enseigner. Pensez-vous que vous ne puissiez sucer le miel de la pierre, l’huile du rocher le plus dur ? Est-ce que des collines ne coulent point le lait et le miel ? Est-ce que les vallées ne sont point remplies de froment ? »
Remontons maintenant l’histoire……… jusqu’à Joseph d’Arimathie !
A Glastonbury, s’établit, avant la conquête saxonne, sur les traces d’un ancien sanctuaire celte, un monastère de chrétienté celtique dédié à la Vierge ! Et qui deviendra une Abbaye cistercienne…véritable symbole des connexions qui existent entre la religion des celtes et le christianisme au cours du premier millénaire…
Parmi celles-ci, notons:
- après la mort du Christ, Joseph d’Arimathie, aurait transporté le Graal jusqu’en Occident et vint sur ces lieux avec douze compagnons pour fonder la première église d’Angleterre non sans avoir passé accord avec le druide Arvirogus, qui alla jusqu’à lui concéder un terrain, la tradition ésotérique chrétienne dont Joseph d’Arimathie était un des dépositaires s’accordant profondément avec la tradition celtique.
Le lieu, d’une grande beauté, est constitué de trois monuments, également rattachés aux deux traditions:
- l’Abbaye elle-même, dont les fidèles revendiquent l’antériorité sur toutes les autres églises de la chrétienté, y compris celle de Rome, sise à l’emplacement où Joseph d’Arimathie planta son bâton, geste fondateur s’il en est, tombeau sacré de Joseph et du Roi Arthur et de Guenièvre.
- la Tor, (éminence qui domine Glastonbury et connut la double occupation celte et chrétienne), possède à son sommet une chapelle dédiée à Saint Michel, le tueur de dragon à l’épée flamboyante qui, en bien des endroits, est invoqué là où les celtes s’adressaient à Bélénos le Brillant, l’Apollon celte…
- le puits du calice au pied de la Tor où Joseph d’Arimathie, dit la légende, cacha le Graal. Ce lieu est très fréquenté par les pèlerins qui tentent de percevoir dans les eaux du puits le secret de leur avenir. De même, les celtes se rendaient prés des fontaines réputées comme lieux de mise en contact avec le royaume des Immortels.
Ces différents indices nous renforcent dans la conviction que l’Eglise Celte n’a pas été détruite par l’Eglise Catholique romaine, mais qu’elle s’est fondue en elle, cela participe moins d’une conquête culturelle que d’une véritable incorporation spirituelle !
Ceci nous mène à Colomban. Né d’une mère chrétienne, en Irlande, il fut confié, selon la coutume irlandaise, à un fer leighinn (homme lisant), de qui il apprit le latin. Son éducation littéraire et sa formation religieuse furent acquises au sein des monastères de Clauin Inis (" île penchée ") et Bangor.
Colomban est formé dans le contexte particulier d’une Irlande celtique et chrétienne (christianisme celtique), coupée de l’Église romaine.
Vers quarante ans, il lui parut entendre la voix de Dieu, lui proposant de prêcher l’Évangile dans les pays étrangers.
Il quitte Bangor et part ainsi vers le continent, douze compagnons avec lui.
Ils débarquent en Bretagne, vers 585.
Le groupe de prédicateurs allait redonner un nouvel élan à la vie religieuse, par leur ardeur, leur goût de l’étude et du dépassement. Colomban fondera son premier monastère à la place de la forteresse romaine en ruine d’Annegray. Puis devant l’affluence et le succès il en créera trois autres.
Il adressera une lettre au pontife Grégoire.
Cette lettre défendait la tradition celtique !
L’influence celte dans les débuts de la chrétienté, puis chez les bénédictins et les cisterciens est une évidence.
Il est temps de retrouver notre Saint Bernard priant la Vierge Noire…
Les Vierges noires ne sont pas implantées n’importent où… Les druides étaient des initiés de la Tradition Primordiale, tous les lieux possédant une authentique Vierge Noire sont tous des lieux connus comme lieux d’adoration de divinités celtiques ou païennes et les lieux de culte celtique sont disposés sur des nœuds de courant, où l’intensité des radiations du sol est très forte, ils utilisaient leur connaissance des courants telluriques et cosmiques.
Religieusement, les gaulois n’avaient que des lieux sacrés, marqués d’arbres ou de pierres non taillées tels les menhirs et des dolmens, or les moines s’installèrent sur les lieux sacrés des gaulois… reconnaissant ainsi implicitement la base du druidisme dans l’église catholique.
De plus, lorsqu’on analyse l’implantation des Commanderies et des maisons templières on remarque qu’elles sont pour la plupart bâties sur d’anciennes routes celtiques…
Alors… initié celte Bernard de Clairvaux ? Druide ?
Je vous laisse juges !!!!
Mais le terme « Notre Dame » par exemple, fut inventé par Bernard de Clairvaux, les historiens sont au moins d’accord là-dessus, et les Cathédrales gothiques du Moyen-Âge dédiées à Notre Dame furent construites grâce aux Templiers, elles furent de plus, implantées sur des lieux de culte celte…
Bernard de Fontaine était cistercien, l’Ordre de l’abbé Etienne Harding. (Qui l’envoya créer l’abbaye de Clairvaux)
Harding était anglais, terre de Celtes et de Druides avec l’Irlande, on lui prête la création des armoiries de Cîteaux : un chêne décapité… On peut y voir la symbolique évidente et le lien avec la culture celte.
Est-ce lui qui a initié le futur St Bernard ? On ne le sait...
Ce qui est sûr en revanche, c’est que c’est entre les bras de Bernard que viendra mourir Meal O’Morgair en 1148. Meal O’Morgair, archevêque d’Armagh en Irlande… qui fut Saint Malachie, auteur de la fameuse prophétie dite des papes ! Et qui établissait ses célèbres prophéties à partir de tables astrologiques druidiques !
J’ajouterai pour conclure :
Il est dit qu’une nuit Aleth (Mère de Bernard de Clairvaux) eut un songe : l’enfant qu’elle portait lui apparu sous la forme d’un petit chien blanc, taché de roux qui aboyait fortement. Troublée, elle alla consulter un saint homme qui lui prédit ceci :
- « Votre enfant sera le gardien de la maison de Dieu, il fera entendre à sa porte de grands aboiements contre les ennemis de la foi… et comme un bon chien, de sa langue salutaire, il guérira en beaucoup de gens les maladies des âmes… ».
Geoffroy, secrétaire de Saint Bernard, dans le sermon pour l’anniversaire de Bernard n° 16, écrivit à ce propos :
- « Ceux qui ont éprouvés en eux la force des aboiements de Bernard, qui ont connu avec une certitude la grâce médicinale de sa langue, redisent combien il est vrai l’oracle qui prédisait l’éloquence de cet homme fidèle, et combien grande en fut l’efficacité. »
Ce qui n’est pas sans rappeler la légende celtique du chien de Culann et le geste du héros Cou’Houlainn…